Le 7 janvier, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a de nouveau évoqué le soi-disant « corridor de Zanguezour » lors d’une interview accordée aux médias locaux, proférant des menaces à ce sujet.
Il a d’abord commenté les résultats de l’élection présidentielle américaine, déclarant que « l’ère de Soros est également révolue », en faisant allusion à l’administration Biden. Il a souligné que les dirigeants arméniens devraient en tenir compte. « Ils devraient comprendre que la dictature de leur proche allié au Moyen-Orient, celle d’Assad, est déjà reléguée aux oubliettes de l’histoire et continuera de l’être. Qu’ils prennent donc la bonne décision. » Il a ajouté que l’Azerbaïdjan ne représente pas une menace pour eux : « Nous voulons la paix et la coopération dans le Caucase du Sud, et nous ne laisserons personne nous déranger. Ils ne devraient pas (les Arméniens et l’Arménie – “NH”) constituer une barrière géographique entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le corridor de Zanguezour doit être ouvert et le sera. Plus tôt ils comprendront cela, mieux ce sera », a menacé Aliev.
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Depuis des années, Bakou insiste sur la nécessité d’une connexion directe entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan via la région de Syunik, sans douane ni contrôle aux frontières. En réponse, Erevan a toujours affirmé qu’il « n’est pas question de corridor dans les négociations », insistant sur le fait que toute voie de communication doit être sous la souveraineté et la juridiction du pays concerné, selon les principes d’égalité et de réciprocité.
Le président azerbaïdjanais a également affirmé que « l’Arménie est une source de menace pour la région » et a qualifié l’État arménien indépendant d’« État fasciste ». « L’Arménie a été dirigée depuis près de 30 ans par des adeptes de l’idéologie fasciste, qui ont façonné ce pays à leur image. L’Azerbaïdjan est voisin d’un État fasciste, et la menace du fascisme n’a pas disparu et doit être détruite. Nous n’avons pas d’autre choix », a-t-il déclaré.
Aliev a également abordé la question des achats d’armes par l’Arménie, affirmant que cela crée de nouvelles tensions. Il a insisté pour que l’Arménie cesse immédiatement de s’armer. « La France et les autres pays qui lui fournissent des armes devraient abroger ces contrats. Les armes déjà expédiées en Arménie doivent être restituées. C’est notre condition pour un accord de paix », a-t-il ajouté.
Il a annoncé que le prochain cycle de négociations sur la démarcation de la frontière entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pourrait avoir lieu ce mois-ci à l’initiative de Bakou.
Aliev a également déclaré que la France avait tenté à plusieurs reprises de menacer l’Azerbaïdjan en déclarant qu’elle reconnaitrait l’Artsakh. Selon lui, après la fin de la guerre de 44 jours, le président français Emmanuel Macron l’aurait contacté à plusieurs reprises pour le menaçant de reconnaître l’Artsakh. « Les dirigeants actuels de la France sont politiquement immatures. Tout État qui déciderait de reconnaître cette région recevra un avis de rupture des relations diplomatiques », a-t-il averti.
Enfin, Aliev a déclaré aux médias : « Il serait judicieux que le Premier ministre arménien reçoive les représentants de l’Azerbaïdjan occidental, étant donné qu’ils sont prêts à se rendre à Erevan. L’Arménie se présente aujourd’hui comme un pays en route vers la démocratie européenne ; alors, qu’elle le prouve. Cette question restera à l’ordre du jour tant que les Azerbaïdjanais ne seront pas installés dans des conditions sûres en Azerbaïdjan occidental, y compris au Zanguezour occidental », a-t-il conclu.
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