À l’occasion de la nouvelle année et imprégnés du mystère de la Révélation divine, nous adressons notre bénédiction patriarcale aux enfants bien-aimés de notre peuple depuis le Catholicossat de la Grande Maison de Cilicie à Antélias.
Le Christ est né et s’est révélé.
Excellente nouvelle pour vous et pour nous.
Avec amour fraternel, nous saluons les chefs spirituels de l’Église arménienne : Sa Sainteté Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens, le Patriarche arménien de Jérusalem, Sa Sainteté l’Archevêque Nurhan Manukian, et le Patriarche arménien de Constantinople, Sa Sainteté l’Archevêque Sahak Mashalian, leur souhaitant une bonne santé et un long règne empreint de réalisations ecclésiastiques.
Avec amour paternel, nous saluons également les responsables diocésains de notre Saint-Siège, les autorités nationales et les structures communautaires, leur souhaitant des jours remplis de dons célestes d’amour et de paix apportés au monde par le Fils de Dieu incarné.
Le vieux monde était en difficulté, s’étant éloigné de Dieu. L’humanité était en difficulté, ayant trahi l’appel divin. C’est à Bethléem que l’espérance céleste est née, devenant l’espérance de toute l’humanité.
Bethléem n’est pas seulement un souvenir du passé, mais un message éternel. Le Fils de Dieu est devenu un apôtre de l’espérance. De Bethléem à Jérusalem, jusqu’au tombeau vide, il a inspiré les malades et les opprimés, leur disant : « Ne craignez pas, mais croyez en l’espérance, ayez foi en l’espérance. » Avec sa victoire sur la mort, le Christ a donné l’espérance de la résurrection. En promettant son retour, le Christ a insufflé à ses disciples la foi et la volonté de faire face aux épreuves avec espérance.
En effet, l’espérance est l’une des forces les plus puissantes de la vie chrétienne. Par le baptême, nous nous engageons à suivre le Christ, acceptant le Christ comme un bouclier de foi, une voie d’amour et une source d’espérance.
L’espérance n’est pas seulement un état émotionnel ou un concept théorique, c’est un don céleste offert au monde sur le chemin de Bethléem. Le chrétien est appelé à vivre cette espérance, à en faire le ciment solide de ses pensées et de ses actions, à en faire la présence lumineuse du Christ qui chasse les ténèbres et illumine l’horizon de sa vie.
Nous vivons à une époque remplie de préoccupations variées. Les conséquences des crises politiques, économiques, climatiques, et autres, ont créé une atmosphère de désespoir et d’incertitude partout.
En Arménie, la perte de l’Artsakh, les souffrances causées par les agressions du voisin génocidaire, l’émigration continue et le déclin des valeurs ont engendré une situation incertaine et désespérante quant à l’avenir.
La diaspora, à son tour, vacille dans des vagues d’incertitude et de désespoir. Nos communautés établies dans les pays occidentaux sont entourées de conditions qui menacent rapidement la survie de notre peuple en tant qu’Arméniens.
Les conditions actuelles au Moyen-Orient ont également créé une atmosphère d’incertitude et de danger. Bien que nos communautés au Liban et en Syrie n’aient pas été directement exposées aux dangers des crises successives, elles en subissent encore les graves conséquences, notamment sur le plan socio-économique.
Soyons réalistes, mais pas pessimistes ni désespérés.
Écoutons le message de l’Apôtre Paul : « La tribulation produit la patience, la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance » (Romains 5:3-4).
Ce rappel est particulièrement pertinent dans les conditions de vie actuelles de notre peuple. Il est désormais nécessaire d’éviter les approches émotionnelles, les jugements unilatéraux et les valeurs superficielles, et d’affronter les épreuves avec patience et sagesse. Il est impératif que tous les Arméniens considèrent le renforcement de l’Arménie comme un idéal suprême, un engagement inviolable qui ne doit pas être subordonné aux individus ou aux autorités.
Dans le cadre de la réorganisation de la diaspora, la restauration de nos communautés au Moyen-Orient, en particulier au Liban et en Syrie, devrait devenir une priorité nationale pour le peuple arménien. Celles-ci ne sont pas des communautés au sens habituel du terme, en raison de leurs caractéristiques historiques, politiques, géopolitiques et religieuses, ainsi que de l’importance particulière du rôle qu’elles jouent vis-à-vis de notre peuple, de l’Arménie ainsi que des pays de la région
Les épreuves, les difficultés et leurs conséquences peuvent encore persister autour de nous. Mais notre foi chrétienne nous pousse à nous accrocher fermement à l’espérance. La volonté des Arméniens de reconstruire nous pousse à participer à la renaissance du peuple arménien avec un esprit renouvelé et un effort collectif.
Écoutons encore une fois le message de l’Apôtre Paul : « L’espérance ne déçoit point » (Romains 5:5).
ARAM Ier,
Catholicos de la Grande Maison de Cilicie
Antélias, 6 janvier 2025 ■
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