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Y aurait-il un sursaut européen ?

Suite à l’échec aux élections législatives de l’Union européenne le 9 juin dernier, la décision du président Macron de dissoudre le Parlement français a provoqué une onde de choc dans la classe politique française et européenne. Même si les instituts de sondage avaient prédit une avancée significative de l’extrême droite, la décision présidentielle a surpris, car ces élections n’étaient pas directement liées à la politique intérieure française. La progression de l’extrême droite n’est pas seulement un phénomène français, mais elle a un caractère paneuropéen, excepté les pays nordiques où la gauche a progressé.

Et c’est peut-être justement ce caractère spécifique paneuropéen qui a poussé le président à saisir l’occasion pour attirer l’attention des Français et des Européens plus généralement, sur l’avenir de l’Union européenne, pour souligner l’importance essentielle du rôle que joue l’Union européenne, pour garantir la paix entre les pays européens, ainsi que la protection de la démocratie et des droits de l’homme, en général.

Le président avait insisté, dans un discours prononcé lors de sa visite d’Etat en Allemagne, sur le caractère pacifiste de l’UE lequel passe inaperçu ou est accepté comme un phénomène naturel, rappelant qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cela n’était pas considéré comme naturel, compte tenu de l’inimitié entre les pays, du nombre élevé des victimes, des horreurs de la guerre et des destructions dont l’Europe et certaines parties du globe avaient été le théâtre d’opérations.

L’échec du parti présidentiel « Re-
naissance » est un indicateur important d’un virage de l’opinion publique au sein de l’Union européenne et d’un changement   significatif de ses attentes. Les préoccupations politiques, économiques et sociales locales des États ont primé sur les préoccupations plus larges.

Depuis 2020, le covid puis l’attaque de l’Ukraine par la Russie, ont suscité de multiples crises dans les relations internationales. Le président Macron, en parfait européen, a toujours défendu le libéralisme, tout en soulignant de plus en plus la nécessité de l’existence de l’Union européenne, pour lutter contre les dictatures, les forces conservatrices qui recourent à des comportements extrémistes, xénophobes, isolationnistes sous couvert de protection des valeurs nationales. Il est logique, en ce sens, que le président se soit tourné vers les Français pour regagner leur confiance.

Il est fort probable que l’issue incertaine des prochaines élections présidentielles américaines de novembre a aussi joué un rôle important dans la décision de Macron d’aller au-devant des électeurs. La victoire de Trump détériorerait durablement les chances du camp libéral et pourrait définitivement nuire à la construction européenne.

Le résultat de ces élections européennes a naturellement des conséquences considérables sur les relations Arménie-Europe. L’extrême droite française – le RN – s’oppose à l’implication directe de la France et de l’Europe dans la guerre en Ukraine. En cas de victoire de l’extrême droite aux prochaines élections législatives, la Russie reprendra plus vite que prévu son rôle de faiseur de pluie et de beau temps dans la région. 

J. Tch. 

Éditorial