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2024, l’année électorale aux Etats-Unis, l’année de tous les dangers

Bientôt, en novembre 2024, auront lieu les élections présidentielles américaines, pour lesquelles Trump est un candidat acharné, malgré sa défaite lors des élections précédentes contre Joe Biden. L’élection de ce grand aventurier pourrait à nouveau avoir des conséquences dangereuses pour l’Arménie, comme cela a été le cas lors de la guerre de 44 jours en 2020. Et plus généralement, sa réélection aurait de graves conséquences, non seulement pour l’Arménie, mais aussi pour les Kurdes et les Palestiniens qui ont également été victimes dans la région à la suite des prises de position américaines.

 Le positionnement à l’extrême droite de l’électorat américain, qui soutient Trump, modifie le rôle stratégique des États-Unis sur la scène internationale, bouleversant complètement les équilibres. En soutenant surtout les gouvernements d’extrême-droite comme Erdogan, Aliev, Netanyahu… Ainsi, l’élection de Trump à la présidence des Etats-Unis poussera le trio Russie-Turquie-Azerbaïdjan à achever le travail commencé en 2020, obligeant l’Arménie à céder le corridor de Syunik.

 Quel que soit le danger que représente la candidature de Trump pour l’Arménie, il suscite tout autant de peur et de terreur dans les cercles politiques internationaux, tant ses décisions politiques sont imprévisibles, inattendues, et tant elles ébranlent et remettent en question les alliances politiques traditionnelles de par le monde. L’inquiétude est déjà grande au sein des pays de l’OTAN, après son annonce récente, selon laquelle, au cas où il serait élu, les États-Unis ne garantiraient pas la protection de leurs alliés européens contre les attaques russes.

 La réélection d’Aliev à la présidence n’a pas été une surprise. Aliev a renforcé sa position en utilisant ses victoires contre l’Artsakh et l’Arménie comme un ticket électoral. Juste après son élection, ses provocations ont déjà commencé. Il y a eu des affrontements frontaliers ce mardi qui ont fait quatre victimes et un blessé au sein de la partie arménienne.

 Cette période turbulente pose la question de la présence des troupes russes stationnées en Artsakh : leur mandat d’une durée de 5 ans, selon l’accord du 9 novembre 2020, arrivera à son terme en 2025. Déjà, à partir du 20 septembre dernier, lorsque les Arméniens d’Artsakh ont été soumis au nettoyage ethnique en présence des troupes russes, il était clair que cette présence en Artsakh n’avait plus de sens. Toutefois, les Azéris la toléraient. Pourquoi ? Depuis le milieu de l’année 2023, Aliev s’est tourné vers son allié russe, en refusant les réunions trilatérales occidentales sous les auspices de Bruxelles et de Washington. Il s’est servi de la présence des Russes en Artsakh comme barrière afin d’empêcher l’envoi d’inspecteurs de la communauté internationale en missions d’observation en Artsakh, et ces derniers auraient pu  enquêter sur les circonstances du nettoyage ethnique. Il existe également un deuxième motif, aussi important : il concerne l’Arménie. Le contingent russe pourrait prêter main-forte à l’opposition radicale en Arménie afin que celle-ci s’accapare du pouvoir dans le cas d’une attaque armée de l’Azerbaïdjan.

 Depuis 2020, le thème du changement de pouvoir en Arménie est un thème récurrent : il réapparaît de temps à autre dans les cercles russes et au sein de l’opposition arménienne. La Russie met constamment en garde le pouvoir de Pachinian contre les dangers de quitter l’orbite de son influence à la recherche de nouveaux alliés en Occident. Rejetant la responsabilité de son inaction en Artsakh sur les autorités arméniennes, il est clair que la Russie ne manquera pas l’occasion de former un gouvernement pro-russe en Arménie, et l’élection de Trump, si elle se produit, l’y invitera.

J. Tch.