Charles Michel promet de poursuivre les efforts de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

 

Le plus haut responsable de l’Union européenne, Charles Michel, a déclaré que l’UE continue de « travailler très dur » pour aider l’Arménie et l’Azerbaïdjan à négocier un accord de paix global.

« Nous sommes déterminés en tant que UE à travailler avec les partenaires et avec ceux qui peuvent garantir qu’un traité de paix soit signé le plus rapidement possible entre les deux parties », a déclaré Michel lors de l’interview accordée à la « Radio Liberté ».

À cet égard, le président du Conseil européen s’est dit encouragé par l’accord arméno-azerbaïdjanais d’échange de prisonniers conclu la semaine dernière à la suite de négociations directes.

« Je voudrais dire que s’il a été possible à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan de faire des annonces communes il y a quelques jours, c’est en partie parce que nous les aidons, nous les encourageons », a-t-il déclaré, en poursuivant : «  Nous avons proposé quelques options et quelques idées pour les rapprocher sur les sujets qui ont été annoncés. Et nous travaillons toujours sur des mesures supplémentaires pour encourager un traité de paix, un accord de normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. »

Michel devait recevoir le président azerbaïdjanais Aliev et le Premier ministre arménien Pachinian en octobre pour de nouvelles discussions sur le traité. Mais, Aliev a renoncé. Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Ceyhun Bayramov a également annulé sa participation  à une réunion avec son homologue arménien prévue le 20 novembre à Washington.

Michel a refusé de commenter les démarches de Bakou. « Nous travaillons toujours sur une réunion qui pourrait avoir lieu à Bruxelles », a-t-il déclaré sans donner de dates potentielles.

Le président du Conseil européen n’a pas non plus voulu dire si l’UE ou d’autres puissances mondiales sont prêtes à se porter garantes du respect par Erevan et Bakou du futur traité de paix. Il n’a pas non plus précisé si le traité ferait probablement aux droits et à la sécurité de la population arménienne du Karabakh qui a fui vers l’Arménie à la suite de l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan des 19 et 20 septembre.

D’ailleurs, il a clairement refusé d’employer le mot « Karabakh », faisant plutôt référence à « cette partie de l’Azerbaïdjan peuplée jusqu’à récemment par une minorité ethnique. »

« Nous pensons qu’ils [les Arméniens du Karabakh] devraient avoir le droit de revenir ou au moins de pouvoir visiter cette partie de l’Azerbaïdjan et que leur sécurité et leurs droits doivent être garantis et qu’il existe des normes internationales en termes de protection des minorités qui doivent être respectées par la Constitution de l’Azerbaïdjan, ce qui devrait constituer un cadre pour garantir la protection des minorités », a-t-il déclaré.

Bruxelles tente donc de « convaincre les autorités azerbaïdjanaises de démontrer qu’elles veulent protéger les minorités et garantir le respect des normes internationales », a ajouté Michel.

Même avant leur exode massif déclenché par l’offensive azerbaïdjanaise, les dirigeants et lapopulation de l’Artsakh ont clairement indiqué qu’ils ne vivraient pas sous la domination azerbaïdjanaise. On pense que seules quelques dizaines d’Arméniens du Karabakh sont restés sur le territoire occupé par Bakou. Plus de 100 000 autres Artsakhiotes ont fui leur domicile fin septembre.

Éditorial