De la compassion sélective des responsables religieux d’Azerbaïdjan

Le 26 mars, le site officiel de l’Église orthodoxe russe d’Azerbaïdjan rapporte que conduits par Cheikh-ul-Islam Allahchukur Pachazadé, Chef des Musulmans d’Azerbaïdjan et du Caucase, les responsables religieux d'Azerbaïdjan se sont rendus à l'ambassade de la Fédération de Russie à Bakou où ils ont signé  ensemble le registre de condoléances ouvert à la suite de l'attaque terroriste contre le « Centre Crocus » situé près de Moscou. L'événement s'est déroulé en présence du secrétaire de l'administration diocésaine de Bakou, l'archiprêtre Dionisy Svechnikov.
Nous aurions aimé que sans aller jusqu’à une condamnation de « l’opération spéciale » de purification ethnique menée contre l’Artsakh en septembre 2023, ce qui aurait requis un grand courage de leur part, ces mêmes « responsables religieux » aient eu quelques mots de compassion lors de la terrible explosion dans une station-service du Haut Karabakh qui avait marqué la déportation des Arméniens du Haut Karabakh. 

Le journal Le Monde écrivait alors « Dans leur fuite sur l’unique route montagneuse reliant le territoire à l’Arménie, au moins 170 habitants ont péri dans l’explosion d’un dépôt de carburant ». L’accident avait également  fait 349 blessés, la plupart souffrant de graves brûlures.

Un positionnement des autorités religieuses d’Azerbaïdjan qui en dit long sur l’égalité que ce pays prétend garantir à tous ses citoyens indépendamment de leur appartenance  ethnique ou religieuse, mais aussi de la liberté, « unique au monde »  dont jouiraient ces communautés religieuses et leurs responsables sur cette « Terre de Tolérance et de coexistence harmonieuse. » 

Gorune S.

 

Éditorial