En souvenir de la célèbre photographe Ida Kar

Aujourd’hui, 8 avril, marque le 116e anniversaire de la naissance de la célèbre photographe arménienne Ida Kar (Ida Karamian, 8 avril 1908 – 12 décembre 1974) qui a produit essentiellement en Grande-Bretagne. En effet, ses années londoniennes, qui débutent en 1945, sont considérées comme les plus productives et marquantes. C’est à Londres qu’elle s’est fait connaître, en particulier dans les cercles de poètes en élevant l’art de la photographie et en le transformant en une discipline très respectée des beaux-arts.

Deux géants dans un même cadre. Mardiros Sarian peignant le portrait d'Ida Kar

Ida Karamian est née en Russie. Sa famille émigre d’abord en Iran, puis s’installe à Alexandrie, en Égypte, quand Ida avait treize ans. À 20 ans, Ida part à Paris pour étudier la chimie et la médecine, mais choisit ensuite de changer de cap et d’étudier le chant. Ses amitiés avec l’ensemble des artistes et écrivains d’avant-garde de la Rive Gauche parisienne la conduisent à approfondir ses recherches personnelles sur la politique socialiste, le surréalisme et la photographie. Après un bref premier mariage avec le photographe surréaliste Edmond Belali, Kar rencontre en 1945 son deuxième mari, le poète et marchand d’art britannique Victor Musgrave et s’installe à Londres. Là, elle continue à rencontrer et à photographier des artistes et écrivains célèbres (aidée par son manager John Kasmin), exposant son travail à la Musgrave’s Gallery One à Soho. À la fin des années 1950, Kar voyage en Russie et en France où elle photographie (entre autres) Dmitri Chostakovitch, le peintre Georges Braque et le dramaturge Eugène Ionesco.

Grâce à son activité artistique, Ida a toujours gardé le lien avec sa patrie historique. En 1957, lors de sa première visite en Arménie depuis son enfance, elle est accueillie comme une invitée d’honneur. En 1959, elle se rend à Berlin, en Allemagne de l’Est, où a lieu une exposition de sa série arménienne.

Son œuvre prend toute sa dimension avec l’exposition de photographies en noir et blanc organisée en 1960 à l’emblématique Whitechapel Gallery, la première du genre dans cette grande salle d’art londonienne.

Le surnom l’« Artiste avec un appareil photo » qu’on a attribué à Ida reflète non seulement son histoire pleine de succès à Londres, mais aussi son don pour développer et entretenir des relations avec les communautés artistiques qui l’entouraient.

Éditorial