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Entretien avec Hayk Mnatsakanyan, Directeur général de « rBlox », société innovante travaillant dans le domaine de la Technologie numérique

Nous avons précédemment publié  l’entretien avec Philippe Poux, le Président de G2iA. Ci-dessous l’entretien avec Hayk Mnatsakanyan, directeur général de « rBlox », une société franco-arménienne qui est le partenaire principal de G2iA en Arménie. « rBlox » c’est aussi le nom d’une solution informatique visant l’optimisation d’Internet grâce à une infrastructure technologique plus solide. La solution « rBlox » est basée sur les recherches effectuées dans le cadre l’institut de recherche “Rinarmenia” qui avait pour but la rénovation de l’Internet et les architectures des réseaux. 

« Nor Haratch » – Vous avez déclaré récemment que l’Internet est obsolète et qu’il fallait une nouvelle architecture pour rejouer son excellence. Depuis quand l’idée de booster l’Internet germe dans vos pensées ?

Hayk Mnatsakanyan : Le projet « rBlox » est lancé officiellement depuis un an et demi, et indirectement depuis 2018-2019 suite à notre rencontre avec l’ingénieur français Louis Pouzin surnommé « le père de l’Internet ». C’est lui qui m’avait dit qu’Internet est obsolète et nécessite des alternatives pour mieux subvenir aux besoins des entreprises et technologies émergentes, afin de leur permettre une meilleure performance, une efficacité et une sécurité plus solides.

Fin 2019 début 2020, nous avons commencé à explorer les logiciels des réseaux innovants. L’exploration des théories académiques et scientifiques nous ont permis, dans un premier temps, d’acquérir une large expérience et des solides connaissances et dans un deuxième temps, de mieux répondre aux besoins du marché.

En juillet-août 2021, nous avons créé « rBlox » pour développer notre propre code : un logiciel réseau permettant une efficacité et une performance énergétique améliorée.

Nous évitons les déclarations des changement radicaux et de l’innovation de l’Internet, et apportons des solutions spécifiques aux problèmes spécifiques des entreprises.

La première industrie à laquelle nous nous sommes adressés est la Blockchain pour la simple raison que dans cette industrie il y a une très grande limitation et manque en terme d’adoption et d’adaptation en masse et de performance du temps des transactions. À titre d’information, il y a des procédures qui durent deux à trois jours !

Nous sommes un logiciel réseau agnostique et nous ne limitons pas uniquement à la Blockchain. 

Nous déployons plusieurs pistes et nous projetons à répondre aussi aux besoins des marchés verticaux des niches comme les data centers.

« NH » – Pourriez-vous nous citer un exemple concret d’un problème sur lequel vous travaillez ?

H. M. – J’ai cité les trois points cardinaux de notre intervention : sécurité, performance, efficacité.

En termes de performance, nous augmentons de 30% la vitesse des transactions et des transfères, on réduit de 45 % la consommation du CPU et de 10% la consommation de l’électricité. 

Nous apportons une fiabilité en matière de sécurité inhérente qui permet de bénéficier d’une sécurité améliorée.

Si vous le souhaitez, je serai en mesure de vous dévoiler les détails ultérieurement.

« NH » – Quels sont les métiers, les secteurs concernés par ce programme ?

H. M. – Tout d’abord ce sont les réseaux, les network ingéniering (l’ingénerie des réseaux ou le réseautage), la Blockchain (qui n’est pas le cœur de notre métier mais nous assurons le service car nous avons des experts qui nous accompagnent), et très bientôt les data centers. 

« NH » –  Avez-vous commencé à commercialiser le produit ? Comment vous-vous placez sur le marché ?

H. M. – Après avoir consacré un certain temps pour l’élaboration des stratégies commerciales, pour tester le projet et étudier l’image de marque, nous avons officiellement lancé le projet en janvier 2023. Notre projet est unique mais cette valeur n’est toujours pas un avantage.

Nous avons déjà trois sociétés avec qui nous travaillons et sommes en négociations avec une vingtaines d’autres. Notre marché principal c’est l’Europe. 

Même si l’impact du projet est satisfaisant et les échos obtenus des sociétés que nous démarchons sont encourageants, nous avons encore besoin d’améliorer nos performances et apporter des solutions mieux adaptées aux besoins des entreprises. 

« NH » –  Pour les produits innovants et technologiques, vous avez une équipe d’ingénieurs. Vous produisez et programmez en Arménie et commercialisez vos produits sur le marché occidental. Combien d’années sont nécessaires pour avoir un produit performant ? Quels sont les risques que vous rencontrez une fois le projet est présenté sur le marché ?

H. M. – Il y a une forte concurrence sur le marché de IT. À chaque fois que nous rencontrons une nouvelle société, nous devons nous différencier de nos concurrents en mettant en avant nos atouts et spécificités.

Dans la Blockchain, par exemple, nous avons des concurrents qui travaillent sur son optimisation et son utilité. 

Dans le secteur des data centers nous devons faire face à d’autres défis. 

C’est l’avantage et l’inconvénient d’être agnostique, d’avoir le potentiel de se déployer sur plusieurs marchés et faire face en permanence à de nouveaux concurrents. 

Notre stratégie, face aux risques, est de se développer et de s’adapter à chaque étape. L’un de ces risques majeurs actuels est la crise économique qui affecte tous les secteurs économiques et financiers, et dans la Blockchain, la société FTX.

Cette instabilité économique nous affecte et nous restons prudents, mais optimistes.

Il y a aussi le risque de compétitivité en innovation, à savoir le fait d’être surpassés par des technologies qui seront plus innovantes que la nôtre sur le marché.

En ce qui concerne le nombre suffisant ou non des ingénieurs et collaborateurs en Arménie, je dirai que nous avons un bon nombre de spécialistes. Nous avons des équipes spécialisées de la Blockchain et de développement interne et externe, ainsi que des équipes commerciales. 

Dans l’avenir, afin de mieux nous structurer, nous nous projetons à créer des micro-équipes commerciales, de développement, de production, etc.

« NH » –  Comment voyez-vous l’avenir du secteur numérique en Arménie ?

H. M. – Nous avons des jeunes talentueux et des prodiges du numérique. Les projets qui se développement dans ce petit pays sont les exemples concrets du potentiel dont nous disposons et proposons au marché international.

Ce qu’il nous manque est un système, une stratégie, une structure de développement qui doit couvrir plusieurs piliers. Dans le secteur privé nous avons besoin des expertises et des talents. 

Ensuite, il faut continuer à déployer la digitalisation car elle reste très faible en Arménie et représente une barrière de développement.

Nous devons également nous positionner comme un pays exportateur, « outsourcing », proposer de produits arméniens sur le marché international.

Et enfin, renforcer et améliorer l’éducation et la formation dans le secteur numérique et informatique pour mieux affronter et s’adapter à l’évolution permanente du marché.

« NH » –  Votre équipe est composée de combien d’ingénieurs et dans les années à venir envisagez-vous d’embaucher de nouveaux collaborateurs ?

H. M. – Nous sommes douze actuellement et jusqu’à l’année prochaine je pense que nous serons vingt.

« NH » – Parlons un peu de votre parcours et formation. Vous avez étudié en Suisse, en Arménie, en France. Vous êtes pluri-culturel et polyglotte et avez une passion pour la francophonie. Vous travaillez en étroite collaboration avec Philippe Poux, le président en exercice de G2iA. Quels sont vos projets d’avenir ?

H. M. – Je nourri une amitié assez proche avec Philippe Poux depuis 2016 ou 2017 quand je l’ai rencontré pour la première fois en Arménie alors qu’il cherchait quelqu’un pour lancer des projets. Nous nous sommes rapidement sympathisé et avons commencé à travailler ensemble sur plusieurs projets.

Pour l’avenir, je n’ai pas des grandes prétentions pour lancer de nouveau projets ou élargir les initiatives en cours. Au contraire, je souhaite rester concentré sur « rBlox » car c’est un projet vraiment passionnant. Mon but est de donner de mon mieux pour réussir ce projet et ce n’est qu’après, selon le résultat obtenu, que je déciderai d’entreprendre ou non des nouvelles initiatives.

Pour avoir de plus amples informatins sur rBlox, rendez-vous sur le site de la société : 

https://www.rblox.io

Entretien réalisé par

Jiraïr TCHOLAKIAN