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FRANCE – Disparition du célèbre photographe Roger Kasparian

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du photographe de renommée mondiale Roger Kasparian, survenu dans la nuit du 15 février.

On le nommait « L’œil des années 60 », à juste titre, puisqu’à partir de 1962, presque une décennie, il a immortalisé toute une pléiade de stars de la scène musicale. Qui n’a pas été capturé par son objectif ? il serait difficile d’en présenter une liste exhaustive, mais rappelons tout de même quelques noms… Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, The Beatles, Ray Charles, Mick Jagger, Serge Gainsbourg, Johnny Hallyday, Françoise Hardy, Jacques Dutronc et beaucoup, beaucoup d’autres…

Serge Gainsbourg Place Victor Hugo, hiver 1963. (Roger Kasparian)

Né en 1938 à Paris, fils d’un opérateur du Studio Harcourt, il contractera le virus du métier assez tôt. Mais, le tournant de sa vie sera sans doute sa rencontre en 1962 avec le photographe indépendant Jean-Dominique Kieffer-Tourian travaillant pour Paris-Jour, qui cherchait un photographe, mais surtout un photographe véhiculé, très certainement pour aller partout. C’est probablement ainsi qu’ont été semées en lui les graines d’une carrière embrassant une « géographie étendue ».

 

Les Beatles harmonisent à l'Olympia le 16 janvier 1964. (Roger Kasparian)

Les Beatles à l'Olympia le 16 janvier 1964. (Roger Kasparian)

Mais cette collaboration ne durera pas longtemps, puisqu’elle va toucher à sa fin en 1963, lorsque Roger décidera de travailler seul et devenir photographe indépendant, alors que naissait toute une génération de jeunes musiciens, dont la vague s’appellera « Yéyé ».

Roger, qui a à cette époque leur âge, prédit que cette explosion de mode ne sera pas si passagère que cela et décide ainsi de suivre leurs traces et de devenir photographe des stars de la chanson, LEUR photographe.

Roger Kasparian et Françoise Hardy dans les années soixante, sur la côte d'Azur. (Archives Kasparian)

Au début des années 70, la vague des Yéyés prend fin, Roger décide d’arrêter cette « aventure » afin de redevenir « sage ». Il reprend l’ancien atelier de photographie de son père, le Studio Boissières, où il réalise des photos d’identité, il couvre des mariages (selon lui, la meilleure école de photographie), des baptêmes, etc., tout en mettant également son art au service des conseils municipaux et surtout de la communauté arménienne. 

Ainsi, il s’est retiré de la « grande scène publique » pendant environ 40 ans.

En 2011, il fait une rencontre improbable avec un collectionneur de disques vinyles profondément impressionné par ses innombrables photos et surtout par leur qualité. Celui-ci tente pendant deux ans de le convaincre d’exposer ses photos. Enfin, en juin 2013, Snap Galleries (spécialiste de la photo rock à Londres) organise la première exposition, dévoilant une petite partie de son travail. Cette exposition sera suivie en septembre d’une exposition plus large à la Galerie ArtClub de Bellecour à Lyon, puis d’une autre à Paris.

Ajoutons que sa fille, Lydia Kasparian, est également une photographe de renom, omniprésente aux événements les plus marquants de la communauté arménienne, pour les immortaliser à son tour.

Et enfin rappelons que « Les richesses du patrimoine d’Arménie » (ou « Beautés d’Arménie »), la dernière exposition des Kasparian père et fille, inaugurée le 1er février par Xavier Bertrand, Hasmik Tolmajian et Hovhannes Guevorkian, est visible au Conseil régional des Hauts-de-France jusqu’au 1er mars.

Éditorial