LA HAYE – La cérémonie officielle dédiée à l’adhésion de l’Arménie au Statut de Rome

Le 8 février, la cérémonie officielle dédiée à l’adhésion de l’Arménie au Statut de Rome a eu lieu dans la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Tout d’abord, le drapeau de la République d’Arménie a été hissé dans la Cour, puis le président de la CPI, Piotr Hofmański, et la présidente de l’Assemblée des pays membres de la CPI, Päivi Kaukoranta, ont prononcé des mots de bienvenue et de félicitations. Ensuite, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a prononcé son discours.

Le procureur général de la CPI, ainsi qu’une soixantaine de diplomates étaient également présents à la cérémonie.

Le ministre Mirzoyan dans son discours a dit : « En 1998, la communauté internationale a pris la décision historique de mettre fin aux crimes internationaux les plus graves en adoptant le Statut de Rome. En 2023, l’Arménie a ratifié le Statut de Rome avec la conviction sincère qu’il a le pouvoir d’éliminer les crimes les plus graves et de mettre fin à l’impunité. Le 1er février, le Statut de Rome est entré en vigueur pour l’Arménie. C’est un événement d’une importance fondamentale qui nous réunit ici aujourd’hui. Je suis reconnaissant à chacun d’entre vous de partager cette journée spéciale avec nous.

Le tribunal de Nuremberg a déclaré en son temps que “les crimes contre le droit international sont commis par des hommes, et non par des entités abstraites, et ce n’est qu’en punissant les individus qui commettent de tels crimes que les dispositions du droit international peuvent être appliquées”. Alors que nous nous engageons dans cette voie, assumons la responsabilité qui nous incombe de veiller à ce que personne ne soit au-dessus de la loi. Aujourd’hui, la Cour pénale internationale est un rempart contre les horreurs du génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et du crime d’agression. À cet égard, l’approche coopérative cohérente de l’Arménie à l’égard de la CPI repose sur les principaux objectifs suivants : 1) prévenir les crimes les plus graves qui préoccupent la communauté internationale dans son ensemble, 2) renforcer l’état de droit dans la communauté internationale, 3) parvenir à une plus grande universalité de la CPI. 

L’Arménie estime qu’il est extrêmement important de mettre en place un système judiciaire international qui garantisse la punition des personnes ayant commis un génocide et d’autres crimes graves. Pendant des décennies, l’Arménie a été un initiateur et un pionnier dans les processus de prévention et de condamnation du crime de génocide, à la fois dans le cadre des Nations Unies et d’autres organisations et forums internationaux, bien avant d’adhérer à la Cour pénale internationale.

Le rôle de la CPI dans la prévention du crime et la garantie d’un processus judiciaire équitable et impartial pour la résolution pacifique des conflits est important. Malheureusement, dans notre région, nous avons été confrontés non seulement à un refus total de résoudre la question par des moyens pacifiques, mais aussi à une intention claire de faire proliférer la guerre, la haine et la terreur. Les agressions continues contre la République d’Arménie et l’occupation de nos territoires souverains, les atrocités odieuses perpétrées contre les Arméniens, le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh, à la suite duquel plus de 100 000 Arméniens ont dû fuir leurs foyers pour trouver refuge en Arménie, ont eu des conséquences humanitaires dévastatrices et continuent de poser des risques imminents pour notre région. Dans ce contexte, nous sommes convaincus que le Statut de Rome, parmi d’autres mécanismes, a un réel potentiel pour prévenir toute nouvelle escalade et atrocités, devenant ainsi un jalon vers la stabilité et la paix durable dans notre région. 

Mesdames et Messieurs,

Nous soulignons le rôle important de la Cour pour rendre justice aux victimes d’atrocités inimaginables, leur donner une voix en leur permettant de participer à ses procédures, en leur fournissant une assistance et en leur accordant des réparations. Il ne fait aucun doute que le Statut de Rome et la CPI, dans leur quête de responsabilité, ont grandement contribué au bon fonctionnement du système de justice pénale internationale.

Aujourd’hui, célébrons non seulement l’engagement de l’Arménie, mais aussi la vision commune d’un monde où la justice prévaut et où la dignité de chaque individu est protégée. En tant que nouvel État partie au Statut de Rome, l’Arménie sera un membre actif de la Cour et contribuera de manière significative aux travaux de l’Assemblée des États parties. Ensemble, nous avançons dans la solidarité, liés par les idéaux du Statut de Rome, alors que nous nous efforçons d’atteindre un avenir défini par l’équité et l’état de droit. »

Le même jour, Mirzoyan a visité le Palais de la Paix de La Haye, dans le jardin duquel a été installé le khatchkar offert par l’Arménie en 2022, symbolisant la contribution de l’Arménie à la paix internationale. ■

Éditorial