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« Le génocide culturel au Haut-Karabakh est inévitable »

La cathédrale Saint-Sauveur Ghazantchetsots après le bombardement azéri en octobre 2020

Le magazine américain “Time” a publié un article qui parle de génocide culturel au Haut-Karabakh. L’auteur de l’article « Comment sera le génocide culturel des Arméniens du Haut-Karabakh ? », Christina Maranzi, professeure à l’université de Harvard, le considère comme inévitable, compte tenu du sort réservé au patrimoine culturel arménien au Nakhitchévan, qui est tombé sous la domination azerbaïdjanaise.

L’auteur rappelle les pierres cassées de la croix de Djougha, la démolition de l’église de la Sainte Vierge Marie à Jabrail, la destruction par le gouvernement azerbaïdjanais du cimetière arménien du village de Metz Tagher et le bombardement de la cathédrale Saint-Sauveur Ghazantchetsots à Chouchi.

« La destruction de la présence arménienne depuis des millénaires à l’Artsakh a été rendue possible par l’inaction et l’indifférence évidante des responsables qui auraient pu l’empêcher. Les États-Unis et l’Union européenne parlent haut et fort des droits de l’homme pour tous les peuples, mais ils n’ont rien fait pendant neuf mois, alors que la population de l’Artsakh a été privée de nourriture, de médicaments, de carburant et d’autres produits vitaux. Ils n’ont rien fait pour faire respecter l’arrêt de la Cour internationale de justice, qui exigeait de l’Azerbaïdjan de mettre fin au blocus en février 2023. Cette inaction a clairement encouragé le pouvoir de Bakou à attaquer, tout comme elle encouragera d’autres pays à faire de même ailleurs », écrit la professeure de l’université de Harvard.

Christina Maranzi met en garde contre les conclusions à tirer de l’Histoire. Le nettoyage ethnique s’accompagne généralement de divers types de destruction de biens culturels, allant du vandalisme à la démolition complète. Selon elle, les petites églises et les monuments les moins connus seront rasés, tandis que les plus célèbres, tels que les monuments de l’architecture arménienne médiévale à Dadivank ou à Gandzasar, seront remodelés. L’auteure rappelle que l’Azerbaïdjan a déjà essayé de les présenter comme étant des « monastères albaniens du Caucase ». Elle pense que les inscriptions arméniennes seront effacées de nombreux monuments.

La situation actuelle conduit l’auteure à établir un parallèle avec le génocide arménien dans l’Empire ottoman en 1915, qui a été suivi d’un génocide culturel.

« Il est temps pour le monde de protéger la culture arménienne qui subsiste dans le Haut-Karabakh. Si cela n’est pas fait, alors à laquelle des cultures sera le tour ? » s’interroge Maranzi.

Éditorial