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Les religieux otages ou collaborateurs d’Aliev ?

 

La religion comme instrument  politique ¹ 

Par Sahak SUKIASYAN  

Ilham Aliev ne cesse de proclamer à qui veut l’entendre qu’il est le président d’un « Etat laïc » soucieux du respect de la diversité culturelle et religieuse, à la différence de l’Arménie que sa propagande présente en permanence comme un « pays mono-ethnique et mono-religieux ». Mais dans le même temps, il feint de ne pas voir que 91,6 % de la population de son pays est d’ethnie turco-azerbaïdjanaise et qu’elle est  musulmane à 93,8 %. Partant de ce constat, comment expliquer l’érosion démographique des minorités dans son pays décrit par ses thurifères comme une « Terre de tolérance » ? Comment expliquer que les Azéris constituent aujourd’hui 91,6 % de la population du pays contre 62,1 % en 1926 ? Que sont devenues ces « minorités » que curieusement on ne recense plus depuis 2009 (2). On peut comprendre aisément pourquoi.

La deuxième question que l’on peut se poser concerne le rapport d’Aliev à la religion.

Né durant la période soviétique, fils d’un général du KGB, nourri au sein du marxisme léninisme athée, pionnier, puis membre des Komsomol (3), formé à l’école de la diplomatie soviétique (4) il manifeste pourtant un intérêt débordant pour la religion et est devenu maitre dans l’art d’instrumentaliser le Religieux et les religieux. 

Bien que niant toute dimension religieuse au conflit qui oppose son pays à l’Arménie, il ne cesse pourtant  d’en appeler à la solidarité islamique dans ce combat, profite de toutes les instances et tribunes musulmanes pour présenter l’Arménie comme un « État ennemi de l’Islam et des Musulmans ». Ainsi, en janvier 2021, depuis la ville occupée de Chouchi, il n’hésitait pas à déclarer « L’Arménie essaie constamment d’établir des relations avec les pays musulmans, de développer des relations avec certains pays, de se présenter comme un pays qui a une attitude positive envers les peuples musulmans. Ce sont des mensonges… L’Arménie ne peut pas être l’amie des pays musulmans. Un pays qui détruit des mosquées ne peut pas être ami avec des pays musulmans. Accepter l’Arménie comme un pays ami est de l’hypocrisie et de l’impiété. Comment les dirigeants des pays musulmans peuvent-ils être amis avec ceux qui ont détruit des mosquées ? Qu’ils répondent ! Qu’ils répondent à leur peuple et non à moi» (5). Mais Ilham Aliev a également très vite compris l’importance des bénéfices qu’il pourrait aussi tirer d’un dialogue inter-religieux bien organisé et bien contrôlé. 

Après avoir convoqué à grands frais deux sommets inter-religieux en 2010 et en 2019, il s’apprête à en tenir un troisième en novembre prochain. Afin de préparer cette rencontre, les  1er et 2 mai, il a fait organiser à Bakou, puis à Chouchi, une réunion intitulée  « Forum mondial du dialogue interculturel ». Une nouvelle manifestation organisée pour convaincre l’opinion publique internationale de la grande tolérance de l’Azerbaïdjan. 

 

La participation des officiels et des « intellectuels »

Concernant la partie « profane » de ce sommet, on retiendra en particulier la présence officielle de certaine pays de l’espace post-soviétique et du voisin iranien.

Lors des séances plénières de ce forum,  M. Anatoly Markevich,  le ministre biélorusse de la Culture, a « souligné l’importance du 6ème  Forum mondial sur le dialogue interculturel », en  ajoutant « Nous accordons une attention particulière à la préservation des monuments culturels et nous efforçons de les transmettre aux générations futures. Mais le « meilleur » restait à venir lorsque le représentant de Loukachenko a déclaré « il n’y a actuellement qu’une seule valeur sur la planète, c’est la paix. Chacun est responsable de cela. Les organisations internationales sont d’une grande importance pour établir la coopération entre les peuples. En chemin, nous nous faisons de nouveaux amis. Nous avons créé un pont culturel entre la Biélorussie et l’Azerbaïdjan ». La ministre russe de la Culture, Olga Lyubimova, a de son côté exprimé sa « satisfaction pour sa participation à ce forum consacré au dialogue interculturel » en soulignant que « l’objectif principal était de préserver les traditions et l’égalité entre les peuples ». Au nom de la Géorgie, Théa Tsulukiani, ministre de la Culture, des sports et de la Jeunesse, a insisté sur le fait que son pays avait une « grande culture chrétienne » et qu’il contribuait activement au dialogue entre les religions et les cultures (6). Pour ne pas être de reste, l’Iran était représentée par Mohammad Mehdi Esmaili, ministre de la Culture et de l’Orientation islamique. 

La France était présente à un niveau bien plus modeste grâce à M. Karim Ifrak, islamologue et « chercheur au CNRS ».

Karim Ifrak

Visiblement, les théories de M. Ifrak sur les origines de l’Église albanienne justifient largement l’invitation qui lui a été faite par les « autorités académiques » azerbaïdjanaises toujours à l’affut de nouveautés et de théories originales. 

Le 11 février 2022, dans un entretien accordé à l’agence officielle azerbaïdjanaise « Azertac », M. Ifrak, spécialiste en Islamologie, affirmait avec une expertise évidente : « Cette Église albanienne, a développé une production intellectuelle très importante de nos jours complètement effacée de l’Histoire du fait de l’agressivité et de la persécution de l’Église arménienne. Une persécution qui date d’avant l’arrivée de l’islam dans la région et qui continua à en faire l’objet bien plus tard, à telle enseigne que tout l’alphabet, et même toute la production intellectuelle, toute la littérature de l’Église albanienne a disparu. Aujourd’hui, et je ne sais par quel miracle, certains manuscrits qui datent des premiers siècles du christianisme, des manuscrits albaniens, ont été retrouvés. C’est le cas notamment de ceux de la bibliothèque du Mont Sinaï ce qui prouve que l’Église albanienne caucasienne tire ses origines des Chrétiens d’Orient, et plus particulièrement de l’Église copte égyptienne » (CQFD) (7) . Le 9 février 2021, sur le site « La gazette du Caucase », un organe de la propagande aliévienne en France, il avait déjà signé un article édifiant sur la laïcité en Azerbaïdjan (8).  

 

Un œcuménisme d’otages ou de « collabos » ?

Dans le cadre de ce forum, complétant  ce volet « profane » , une réunion des chefs religieux a eu lieu à Chouchi avec pour thème « Renforcer la confiance par le dialogue interreligieux ». Dans une démarche à la fois « laïque » et « œcuménique », cette rencontre était organisée par le gouvernement azerbaïdjanais, le « Bureau des Musulmans du Caucase », « l’Alliance des civilisations des Nations Unies » et « l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture ».

Selon les informations officielles (9), « L’événement s’est déroulé en présence du Président du Bureau des Musulmans du Caucase, Cheikh-ul-Islam Allahchukur Pachazadé, de M. Miguel Angel Moratinos, Représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Alliance des civilisations, de M. Ramin Mamedov, Président du Comité d’État de la République d’Azerbaïdjan pour le travail avec les organisations religieuses (10), de plusieurs responsables religieux de nombreux pays ». 

L’Église catholique  était représentée par le père Khaled Akasheh, membre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et Secrétaire de la Commission pour les relations religieuses avec les Musulmans, Mgr Vladimir Fekete, Préfet apostolique de l’Église catholique d’Azerbaïdjan, le père Vladimir Bax, curé de l’église de l’Immaculée Conception de Bakou et Mme Toral Agayev, attachée de presse de l’Église catholique en Azerbaïdjan (11). L’archiprêtre Dionisy Svechnikov (12) était présent au titre de l’Église orthodoxe russe. Concernant le Judaïsme, le site « Azvision » annonçait le 1er mai qu’Ilham Aliev avait reçu lors d’un entretien particulier le 11 février 2022 M. Berl Lazar, le Grand Rabbin de Moscou.

Au total, d’après la presse azérie, 700 personnes venues de 100 pays auraient participé à cette rencontre. 

Le 2 mai, les participants au forum ont été conduits à Chouchi, la capitale historique de l’Artsakh, ainsi qu’à Stepanakert, Khodjaly et Agna (13). Là, à l’issue du forum, les responsables religieux ont adopté un texte intitulé  « Déclaration de Choucha ».

La cérémonie de clôture de ce 6e  « Forum mondial », s’est tenue ce même jour. Elle a été  animée par Mike Hardy, Directeur-fondateur du « Centre pour la confiance, la paix et les relations sociales » de l’Université de Coventry (Royaume-Uni). Parmi les intervenants figuraient également Salim bin Mohammed Almalik, Directeur général de « l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture », Zoritsa Urosevic, Directrice exécutive de « l’Organisation mondiale du tourisme »  et Nihal Saad, Directrice de « l’Alliance des Civilisations » de l’Organisation des Nations Unies. 

 

Et la morale dans tout cela ?

La présence à ces « shows » organisés par Ilham Aliev de religieux, en particulier chrétiens, constitue en vérité un immense scandale et une offense aux Arméniens victimes de l’une des plus radicales purifications ethniques de toute l’histoire contemporaine.

La question que l’on pourrait se poser au lendemain de ce nouveau rassemblement  est : ces religieux d’Azerbaïdjan sont-ils des otages du dictateur de Bakou ou des « collaborateurs » au service de sa propagande ?

Mais à une autre échelle, celle des plus hautes autorités hiérarchiques de ces religieux, c’est-à-dire du Vatican et du Patriarcat de Moscou, considère-t-on qu’Ilham Aliev est moralement fréquentable et légitime pour convoquer de telles assemblées ? Et surtout, doivent-elles s’y rendre et cautionner l’œuvre de ce Nabuchodonosor des temps modernes ?

La sécurité du petit troupeau de Chrétiens encore présent en Azerbaïdjan justifie-t-elle cette complicité des Églises  catholique et orthodoxe ? La question n’est pas secondaire. Elle nous interroge au plus profond de nos convictions de chrétien, et doit plus largement interpeller  tout croyant, indépendamment de son appartenance religieuse. 

Concernant les Chrétiens, les exigences évangéliques de justice qui ont donné naissance  à notre éthique chrétienne, et plus largement à cette idée d’une universalité des « Droits de l’homme », peuvent-elles être mises sous le boisseau au nom d’autres intérêts, si nobles soient-ils ? Sommes-nous condamnés à vivre en permanence cette tension qui n’est pas nouvelle entre un « éthique de conviction » et une « éthique de responsabilité » ?

A titre personnel, je considère que le Christ me donne sa réponse en Matthieu 5, 37 : « Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du Malin »

Sahak SUKIASYAN

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(1) La rédaction de cet article avait débuté avant que l’archevêque Galsdanian ne décide, lui aussi, de se mettre au service du politique.

(2) La réponse officielle sera sans doute que c’est parce que l’on ne veut pas « discriminer » les citoyens de l’Azerbaïdjan au regard de la Constitution.

(3) Né en 1961, on peut imaginer qu’il a été pionnier entre 1970 et 1975, puis membre des Komsomol entre 1975 et 1980 ;  à moins qu’il ait bénéficié d’une « dispense », ce qui serait étonnant. Dans tous les cas, il y a une véritable dimension quasi-œdipienne dans l’intérêt que manifeste Aliev pour la religion alors que son père l’a persécutée durant toute sa vie. Tout récemment, Vahram Atanessian, journaliste et analyste politique d’Erevan émettait l’idée qu’Aliev était peut-être en train de transformer son pays en une sorte de « théocratie » moderne.

(4) Après ses études secondaires à Bakou (1967-1977), I. Aliev  a été étudiant à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO) où il a soutenu un doctorat en histoire et relations internationale,. Il a ensuite enseigné dans ce même institut de 1985 à 1990. Il est donc un pur produit de la « diplomatie » soviétique.

(5) Ses propos sont publiés sur le site « AZVISION » le 5 Janvier 2021. Le message s’adressait en premier lieu à l’Iran, mais aussi à un certain nombre de pays arabes qui entretiennent de « bonnes relations » avec l’Arménie.

(6) La confiscation, l’accaparement par l’Église géorgienne de dizaines d’églises arménienne, quand il ne s’agit pas de leur destruction, témoignent de la politique de cet Etat détenteur d’une « grande culture chrétienne ».

(7)https://azertag.az/fr/xeber/karim_ifrak_la_mission_de_l_039unesco_sera_le_seul_moyen_de_rendre_compte_dune_realite_cachee_depuis_au_moins_30_ans-2009708

(8) L´Azerbaïdjan compte au nombre des rares pays musulmans où le soutien à la laïcité est le plus élevé

https://www.lagazetteaz.fr/news/societe/4239.html

(9) l’Etat azerbaïdjanais est laïc mais ses médias officiels sont très « attentifs » au fait religieux.

(10) Nommé à ce poste au début du mois d’avril 2024.

(11) Site officiel de l’Église catholique en Azerbaïdjan https://www.catholic.az/en/archives/3059

(12) Site officiel du diocèse de l’Église russe en Azerbaïdjan https://pravoslavie.az/newses/news/?id=14730

(13) Mark Libby, l’ambassadeur des États-Unis, a attendu le 6 mai pour se rendre à Chouchi https://fr.azvision.az/news/131676/lambassadeur-des-états-unis-en-visite-à-choucha-et-fuzouli.html 

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La « Grande farce de Choucha »

Le 2 mai, dans la ville arménienne de Chouchi en Artsakh occupé, convoqués par le dictateur Aliev, les responsables religieux musulmans, catholiques et orthodoxes du pays se sont réunis pour une grande farce intitulée « Renforcer la confiance grâce au dialogue interreligieux ». Au terme de cette rencontre, ils ont signé un texte pompeusement titré « Déclaration de Choucha des chefs religieux du monde » que nous présentons sans aucun commentaire.

 

Le texte de la déclaration

– Soulignant le rôle important de la République d’Azerbaïdjan dans le développement de la coopération inter-civilisationnelle et interreligieuse, la protection des valeurs nationales, culturelles et spirituelles et la promotion des traditions de tolérance et du multiculturalisme au niveau international,

– appréciant hautement la participation et le discours majeur du Président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, lors de la cérémonie d’ouverture du « 6e  Forum mondial pour le dialogue interculturel ».

Nous sommes extrêmement reconnaissants pour l’attention particulière et le soutien que le gouvernement de l’Azerbaïdjan a apporté aux chefs religieux réunis dans le cadre du « 6e  Forum mondial pour le dialogue interculturel ».

– soulignant l’importance d’organiser des événements consacrés aux questions liées au dialogue interreligieux et de promouvoir la création d’un environnement de confiance mutuelle sur des plateformes telles que le « Processus de Bakou », mis en œuvre à l’initiative du Président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, le 1er et le 2e  « Sommet de Bakou des dirigeants religieux mondiaux », ainsi que d’autres forums importants organisés dans le monde entier : le « Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles » à Astana, le « Forum de Bahreïn » sur le dialogue, le  « Forum interconfessionnel du G20 », les conférences-cadres des Nations Unies sur le changement climatique, le « Forum des médias saoudiens »,

– soulignant la contribution du « Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune » , signé le 4 février 2019 à Abou Dhabi par Sa Sainteté le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar, Cheikh Ahmed Al-Tayeb, au nom du dialogue inter-civilisationnel, de la coopération interreligieuse, de la paix, de la sécurité et de la solidarité humaine,

– exprimant leur profonde préoccupation face à la propagation du terrorisme, de la xénophobie, de l’intolérance religieuse et ethnique et de la violence dans le monde,

– exprimant la nécessité pour la communauté internationale d’intensifier ses efforts conjoints pour surmonter les obstacles au progrès durable, à la stabilité et à la sécurité. 

Ces obstacles incluent la propagande agressive, les actions visant à saper la confiance mutuelle entre les membres des différentes religions, les appels à la haine et l’incitation aux conflits interreligieux,

– condamnant les violations systématiques et massives des Droits de l’homme et du Droit international humanitaire, et soulignant l’importance d’une action conjointe de l’État, de la Religion, de la Science et de la Société, notamment dans le domaine de la protection des droits des femmes et des enfants,

– soulignant la nécessité d’une position commune unanime contre les tentatives des groupes terroristes et extrémistes d’utiliser les valeurs religieuses sacrées à leurs fins insidieuses ,

– réaffirmant la nécessité de protéger la diversité religieuse et culturelle des peuples du monde en tant que plus grand patrimoine de la civilisation humaine ;

– profondément préoccupé par les graves conséquences des conflits armés, des attaques terroristes et des actes de violence pour des motifs religieux et nationaux, accompagnés de pertes humaines, du pillage et de la destruction du patrimoine culturel et religieux, y compris la destruction ciblée de monuments culturels et religieux de l’héritage spirituel de l’Azerbaïdjan, la politique de déforestation par le feu et d’exploitation minière des terres, ainsi que l’écocide et l’urbicide pendant la période d’occupation des territoires azerbaïdjanais par l’Arménie ;

– nous saluons les travaux de restauration menés dans les territoires libérés de l’occupation après le rétablissement complet de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Azerbaïdjan, ainsi, en particulier, les programmes de construction et de  restauration des monuments culturels et religieux,

– soutenons les processus politiques qui servent la paix, la réconciliation et le renforcement de la confiance mutuelle et de la coexistence dans la région du Caucase du Sud ;

– soulignant les déclarations de certains États et organisations internationales et religieuses jugées peu propices à la stabilité dans cette région, en particulier les tendances néfastes au séparatisme agressif et au revanchisme propagées par l’Église arménienne,

– déclarant notre intention d’organiser régulièrement des manifestations interreligieuses, notamment des réunions des responsables religieux à Choucha, la capitale culturelle de l’Azerbaïdjan, avec la participation de représentants des religions chrétienne, musulmane, juive, bouddhiste, hindouiste et autres confessions religieuses représentant différentes régions du monde témoignant d’une position commune concernant les problèmes qui menacent le monde moderne,

– exprimant ses vœux de succès pour le Sommet « COP 29 » sur le changement climatique et le pays hôte, la République d’Azerbaïdjan, y compris le « Pavillon de la foi » et le « Sommet des chefs religieux » dans le cadre de cette importante plateforme, qui se tiendra à Bakou en novembre 2024,

Nous appelons les États, les organisations internationales, régionales, religieuses et publiques et les chefs religieux à :

– soutenir les efforts qui se font jour visant à mettre fin immédiatement aux guerres et aux conflits militaires qui se déroulent actuellement dans diverses régions du monde et à empêcher l’effusion de sang d’innocents et de civils,

– soutenir la coopération entre les dirigeants des religions mondiales et traditionnelles, les institutions officielles et publiques et les organisations internationales pour promouvoir la compréhension entre les civilisations et les religions et pour créer un environnement de coexistence pacifique en promouvant les idées de dialogue et d’humanisme universel, 

– prendre des mesures efficaces pour empêcher l’utilisation abusive du nom de la religion comme motif du terrorisme et des crimes contre l’humanité, de la discrimination, du racisme, des idéologies néfastes et de la propagande incitant à la violence pour des motifs raciaux, religieux et ethniques,

– condamner les actes de vandalisme contre les symboles, sanctuaires et attributs religieux, et contrer les tentatives visant à justifier de tels actes sous couvert de démocratie et de liberté d’expression,

– à encourager l’éducation des jeunes à une citoyenneté commune et soutenir le rôle des médias dans ces processus en vue de leur participation plus active à la lutte contre la xénophobie et la discrimination ;

– soutenir la protection et le soin respectueux de la diversité religieuse, culturelle et ethnique ;

– exprimer notre profonde préoccupation face à la crise humanitaire au niveau d’une catastrophe mondiale résultant de l’émergence massive de réfugiés, de personnes déplacées et de migrants à la suite de conflits armés, de persécutions et de violences, et déployer des efforts pour restaurer leurs droits violés, et également éliminer les facteurs conduisant à l’émergence de telles situations,

– prévenir les idéologies néfastes et les discours de haine qui incitent à la violence raciale, religieuse et ethnique à travers les médias et les technologies de l’information, élargir la coopération.

– utiliser plus efficacement le potentiel des religions pour établir la paix, le dialogue mondial et la solidarité humaine, ainsi que pour résoudre les problèmes liés au changement climatique.

Nous appelons au soutien de l’activité conjointe de l’État, de la Religion, de la Science et des personnalités publiques dans le domaine de la protection des Droits de l’homme, en particulier des Droits des femmes et des Enfants, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ville de Choucha, 2 mai 2024

Traduction : Sahak Sukiasyan

Éditorial