Le 17 octobre, le Premier ministre Pachinian, a prononcé un long discours en arménien devant le Parlement européen. Au début de son discours, il a souligné à plusieurs reprises l’attachement à la démocratie de l’Arménie, il a évoqué, en autres, les questions du traité de paix avec l’Azerbaïdjan, des enclaves, du déblocage des voies de circulation, du déplacement de force de plus de cent mille Arméniens d’Artsakh…
Dans son discours, le Premier ministre a annoncé que l’Arménie était prête à signer un accord de paix et de règlement des relations avec l’Azerbaïdjan d’ici la fin de l’année.
« En réalité, le fait que l’Azerbaïdjan ait refusé de venir à la réunion de Grenade, sur laquelle l’accord avait été conclu le 15 juillet à Bruxelles, n’a pas facilité les choses. Dans le même temps, la conclusion d’un traité de paix d’ici la fin de l’année devient très réaliste si tous les principes acceptés lors des réunions tenues à Bruxelles sont officiellement réaffirmés », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a mentionné qu’il avait réaffirmé publiquement à plusieurs reprises que l’Arménie reconnaissait l’intégrité territoriale des 86.600 km2 de l’Azerbaïdjan, mais le Président de l’Azerbaïdjan n’a pas fait une telle déclaration. « Récemment, il a annoncé qu’il reconnaissait l’intégrité territoriale de la République d’Arménie, mais il n’a pas mentionné les 29.800 km2, ce qui selon des analystes suscite des ambiguïtés et laisse place à de nouvelles revendications territoriales au dépens de l’Arménie. »
Selon Pachinian, l’Azerbaïdjan affiche une position très ambiguë particulièrement sur la question de l’acceptation des dernières cartes de l’Union soviétique comme base de démarcation. « Cela conduit d’ailleurs certains experts à supposer que l’Azerbaïdjan prépare le terrain pour faire valoir des revendications territoriales contre l’Arménie et lancer une nouvelle attaque militaire. »
Il a assuré qu’Erevan était prêt à débloquer les voies de circulation de la région, mais que « l’Arménie n’a jamais, nulle part, accepté une quelconque limitation de sa souveraineté et de sa juridiction sur aucun de ses territoires ;
l’Arménie n’a jamais fait une telle promesse ».
« En ce qui concerne le principe de réciprocité en matière de communications des voies, nous sommes prêts à simplifier les procédures, nous sommes prêts à assurer la sécurité en matière de la circulation des Azerbaïdjanais », a déclaré le Premier ministre.
Il a souligné que l’Arménie est également prête à clarifier la question des enclaves sur la base du principe de réciprocité, comme il l’a déjà dit dans son interview à la télévision publique le 10 octobre.
Pachinian a déclaré que selon les décisions du gouvernement arménien, environ 100 millions de dollars devraient être alloués pour soutenir les personnes déplacées de force d’Artsakh. À cet égard, le gouvernement attend l’aide de la communauté internationale.
« Avec les décisions déjà prises et entrées en vigueur aujourd’hui, nous devons allouer environ 100 millions de dollars pour soutenir les personnes déplacées de force du Haut-Karabakh. Et nous avons besoin d’une aide internationale, y compris sous forme d’un soutien budgétaire. Je ne considère pas inutile de souligner, nous avons créé un tel mécanisme pour soutenir les personnes déplacées de force que l’aide qui leur est allouée n’est pas remise en espèces, c’est-à-dire que la distribution des fonds est transparente, vérifiable et que le système continuera à fonctionner ainsi.
Et nous sommes reconnaissants envers nos partenaires internationaux, l’UE et les États membres, qui ont déjà versé ou continuent de verser des fonds pour surmonter la crise humanitaire provoquée par le déplacement forcé des Arméniens du Haut-Karabakh », a poursuivi le Premier ministre.
= Dans son discours, Pachinian a également annoncé qu’à ce jour 1 016 citoyens arméniens sont portés disparus. Et le Premier ministre a qualifié les récentes attaques de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh de nettoyage ethnique.
Le même jour, Pachinian a rencontré la présidente du Parlement européen, Roberta Metzola. Lors de la conférence de presse qui a suivi leur entretien le Premier ministre a annoncé que son pays souhaitait approfondir ses relations avec l’UE sans toutefois vouloir opposer ce choix à la vision d’un approfondissement et d’un développement des relations regionales.
Il espère que le soutien de l’Union européenne permettra de surmonter un certain nombre de défis. « Entre autres, pour surmonter les problèmes humanitaires survenus en Arménie à la suite du déplacement forcé de plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh, où nous avons un besoin urgent de soutien. »
Pour regarder le discours complet du Premier ministre :
https://armenpress.am/arm/news/1122141.html ⊆
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