LYON – Vernissage de l’exposition «Arménie, les temps du sacré» à la Fondation Bullukian

Le 5 mars a eu lieu le vernissage de l’exposition «Arménie, les temps du sacré» à la Fondation Bullukian, en présence de Jean-Pierre Claveranne, Président de la Fondation et Patrick Baghdassarian, Vice-Président, Pascal Convert, artiste et historien, auteur de l’installation, Gilbert-Luc Devinaz, Sénateur du Rhône, Président du Groupe d’amitié France-Arménie, Grégory Doucet, Maire de Lyon, Sonia Zdorovtzoff, Adjointe au Maire, Georges Képénékian, Conseiller municipal et de nombreux représentants des associations arméniennes.   

La Fondation Bullukian, avec l’étroite collaboration de Pascal Convert et Fanny Robin, Commissaire de l’exposition a initié et réalisé cette installation inédite au moment où le patrimoine arménien du Haut-Karabakh est en danger de transformation, de destruction, de détournement et d’anéantissement totale.   

Visitez la cour d’honneur de la Fondation Bullukian, 26 place Bellecour à Lyon, jusqu’au mois d’août 2024, pour admirer l’installation immersive d’un ensemble de khatchkars du site du monastère de Geghard, les trésors de l’art médiéval arménien dont le symbolisme et le savoir-faire sont inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, reproduits et imprimés en haute définition sur des bâches et installés sur une hauteur de 11 mètres.

Entre 2002 et 2006, les autorités azerbaïdjanaises ont détruit les trois mille khatchkars du cimetière chrétien arménien de Djoulfa. Les khatchkars, pierres dressées à croix réalisées entre le XIIe et le XVIIIe siècle avaient des fonctions votives, apotropaïques ou commémoratives.

Ne pouvant se rendre à Djoulfa, situé en zone de conflit armé, Pascal Convert, secondé par la société Iconem, a réalisé des empreintes de khatchkars dans des monastères arméniens majeurs, en particulier ceux de Geghard, Haghpat et Sanahin.

 

Poursuivant sa réflexion sur la temporalité de l’image dans des sites marqués par une présence spirituelle, Pascal Convert a mis en œuvre lors de son séjour une hybridation des techniques de relevé, des plus primitives – empreinte, photographie à la chambre – aux plus technologiquement avancées – comme la photogrammétrie.

La présence temporaire de bâches microperforées sur la totalité des murs de la cour d’honneur de la Fondation Bullukian,, a permis à l’artiste d’imaginer une installation immersive.

Au moment où la Panthéonisation de Missak Manouchian, et finalement de ses camarades de « l’Affiche Rouge », nous rappelle l’apport des résistants étrangers dans la libération de la France, pour quelques mois la place Bellecour accueillera ainsi une part du patrimoine arménien, rappelant sa richesse mais aussi sa fragilité au moment où s’installe une paix précaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Éditorial