La Russie n’est pas convaincue par les assurances américaines sur le Karabakh

La Russie a rejeté les assurances d’un haut responsable américain selon lesquelles Washington souhaitait continuer à coopérer avec Moscou pour faciliter une résolution du conflit du Haut-Karabakh.

La sous-secrétaire d’État américaine Karen Donfried a démenti ce week-end les affirmations russes selon lesquelles les États-Unis ainsi que la France avaient mis fin à cette coopération après l’invasion russe de l’Ukraine. Elle a déclaré que le groupe de Minsk de l’OSCE co-dirigé par les trois puissances médiatrices reste un « format très important » pour négocier un accord de paix arméno-azerbaïdjanais.

« Je voudrais me permettre de douter de la sincérité de la déclaration de Karen Donfried », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. « Si Washington et Paris considéraient vraiment important le format de médiation unique du groupe de Minsk, ils ne se permettraient pas de négliger le mandat approuvé par tous les États participants. »

Zakharova a affirmé que les États-Unis et la France avaient gelé les travaux du Groupe de Minsk et lui avaient causé des « dommages irréparables » dans le cadre de leurs tentatives plus larges d’isoler la Russie sur la scène internationale.

« Il n’y a aucune garantie que de telles actions irresponsables ne se reproduiront pas », a-t-elle déclaré aux journalistes à Moscou. « Prétendre que rien ne s’est passé ne fonctionnera tout simplement pas. Les nouvelles réalités doivent être prises en compte. »

La Russie a également été contrariée par les efforts de paix séparés de l’Union européenne au Karabakh qui se sont intensifiés après le déclenchement de la guerre en Ukraine. En avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé l’UE de chercher à mettre son pays sur la touche et d’utiliser le conflit du Karabakh dans l’impasse sur l’Ukraine.

Un haut diplomate de l’UE a insisté plus tôt ce mois-ci sur le fait que le bloc des 27 nations « n’est engagé dans aucune sorte de compétition » avec Moscou dans le processus de paix arméno-azerbaïdjanais.

Ces dernières semaines, les dirigeants arméniens ont appelé à de nouvelles activités conjointes des coprésidents américain, russe et français du Groupe de Minsk de l’OSCE. En revanche, les responsables azerbaïdjanais et le président Ilham Aliev en particulier ont remis en question à plusieurs reprises la nécessité de la poursuite de l’existence du groupe.

Éditorial