La Russie admet une « négligence » dans l’incident de Paroukh

Le président arménien Vahagn Khatchatourian a déclaré que le gouvernement russe avait reconnu en privé qu’il avait commis une « négligence » en laissant les troupes azerbaïdjanaises à avancer leur position vers le village de Paroukh.

En mars, les troupes azerbaïdjanaises sont entrées à dans le village de Paroukh, déplaçant plusieurs centaines d’habitants arméniens du village et d’une communauté voisine, Khramort. Les deux villages sont situés sur un territoire qui est resté sous contrôle arménien après la guerre de 2020 et qui est maintenant surveillé par des soldats de la paix russes.

Le contingent russe de maintien de la paix a depuis repris le contrôle de Paroukh, mais les forces azerbaïdjanaises ne sont toujours pas revenues à leurs positions initiales, restant stationnées à proximité du village.

Lors d’une réunion à Saint-Pétersbourg avec des représentants de la communauté arménienne en Russie, Khatchatourian a révélé que « la partie russe a admis qu’il y avait eu une négligence, et maintenant ils mènent une enquête interne pour comprendre les raisons. Ils ont admis qu’ils n’avaient pas rempli leurs obligations. »

Les commentaires de Khatchatourian interviennent quelques jours seulement après que le ministère russe des Affaires étrangères a doublé la clarification d’un commentaire antérieur du chef du ministère, Sergueï Lavrov, suggérant que la commission frontalière arméno-azerbaïdjanaise s’occuperait également de la question de Paroukh.

Le mois dernier, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont officiellement formé une commission conjointe pour délimiter leur frontière commune, mais peu de choses en sont sorties jusqu’à présent.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la commission des frontières n’était « en aucun cas liée à la situation » à Paroukh. Quelques jours auparavant, le ministère des Affaires étrangères avait édité un commentaire de Lavrov suggérant le contraire dans la transcription officielle.

Le commentaire de Lavrov selon lequel la question de Paroukh « sera étudiée et résolue dans le cadre des travaux de délimitation » a fait la une des journaux à Erevan et à Bakou, incitant même le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères à réfuter l’information.

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