Poutine battu en Arménie … et félicité par Aliev

Le scrutin pour les élections présidentielles de la Fédération de Russie s’est également tenu dans cinq bureaux de vote en Arménie. Deux étaient situés à Erevan, à l’Ambassade et sur la base aérienne militaire, et trois à Gumri, dont deux au Consulat général de la Fédération de Russie et un sur la 102e  base militaire russe.

L’action « Midi contre Poutine » lancée par Mme Navalny s’est déroulée près du bureau de vote N° 8026, à l’Ambassade de Russie à Erevan. A 12 h 30,  plus de 3 700 personnes étaient présentes. La file d’attente s’étirait sur près d’un kilomètre.

A la différence du code électoral rédigé et promulgué par « l’Ancien régime » arménien, la législation russe permet aux citoyens de la Fédération de Russie vivant à l’étranger de voter. Afin de participer à ce scrutin, en l’absence d’ambassade russe à Tiflis, de nombreux citoyens russes vivant en Géorgie se sont rendus en Arménie. Ils ont ainsi rejoint les Russes d’Arménie, les militaires et fonctionnaires vivant momentanément sur le territoire arménien, les « relocalisés » qui ont afflué en Arménie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, les binationaux arméno-russes.

Le commentaire de l’ambassadeur de Russie à Erevan

Selon l’agence TASS,  à l’occasion d’un point de presse tenu à la Commission électorale centrale russe, Sergey Kopirkine, l’Ambassadeur de Russie en Arménie, a évoqué ce phénomène nouveau des Russes venus de Géorgie en Arménie afin de participer aux élections présidentielles. Selon lui, les autorités arméniennes ont assuré comme il convenait la sécurité des bureaux de vote en République d’Arménie lors de ces élections présidentielles et il n’y a eu aucun incident : « Heureusement, il n’y a eu ni débordements ni incidents. Je tiens à exprimer ma gratitude aux autorités arméniennes, qui ont coopéré avec nous et pris les mesures appropriées pour assurer la sécurité ». 

Dans le contexte actuel, son propos tranche étonnamment avec quelques-unes de ses précédentes déclarations peu « aimables », voire assez peu « diplomatiques », adressées aux autorités arméniennes. Elles contrastent surtout avec les agressions verbales et les menaces à peine dissimulées proférées quasi-quotidiennement par Sergey Lavrov, Maria Zakharova, la Porte-parole de son administration et Dimitri Peskov, le Porte-parole de V. Poutine.

Les résultats dans la capitale arménienne et à Gumri

Selon les données publiées par la Commission électorale centrale de la Fédération de Russie, après traitement de 99,5 % des bulletins, Vladimir Poutine a recueilli 87,32 % des voix et a été « réélu » Président de la Fédération de Russie pour un cinquième mandat.

Bakou et Moscou sur la même ligne

Après la publication des résultats officiels, les autorités arméniennes n’ont toujours pas réagi à l’issue de ce scrutin, mais Bakou, dont le Président  vient lui aussi d’être « réélu », mais avec un score supérieur à celui de V. Poutine, a informé de la position officielle de ce pays ami et allié de la Russie.

Par le canal de l’agence officielle AZERTAC, un court communiqué informe que « Le Président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a passé le 18 mars un coup de fil au Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Le Président Ilham Aliev a félicité Vladimir Poutine pour sa victoire à l’élection présidentielle et lui a souhaité  succès dans son action publique en faveur du développement et de la prospérité du pays ». De son côté, « Vladimir Poutine a exprimé ses remerciements au Président azerbaïdjanais pour son attention et ses félicitations ». Le communiqué se termine par cette phrase qui résume toute la situation « Lors de l’entretien téléphonique, les chefs d’État se sont déclarés convaincus que l’alliance et le partenariat stratégique entre les deux pays continueraient à se renforcer et ont échangé sur les perspectives de la coopération ».

Un message certainement apprécié par tous les responsables européennes, et plus particulièrement par Ursula Von Der Leyen et son inséparable et non moins inénarrable compère, Charles Michel, pour lesquels Ilham Aliev demeure évidemment un « partenaire fiable ».

Sahak Sukiasyan

 

Éditorial